Nos premières impressions :

memorial terreDès l’annonce d’un éventuel voyage en début d’année, nous fûmes très enthousiastes à l’idée de se plonger dans les souvenirs des 2 guerres mondiales ainsi que dans le témoignage de résistants pendant la 2ème guerre mondiale, à l’image d’Aragon et d’Elsa Triolet. D’autres visites étaient prévues, toutes en rapport avec les thèmes étudiés au préalable en Français en Histoire .

Grâce au travail de M. Benoit, notre admirable CPE (ce texte est destiné à être relu par ce dernier), pour la création d’un carnet de voyage très complet.  Celui ci décrit les différentes étapes de notre voyage, de notre périple, que dis- je de notre Odyssée qui s’annonçait plus que prometteuse.

Bien que l’idée de partir avec Monsieur Durey et Mme Foulon réunis puissent paraître surprenante, nous en étions néanmoins réjouis (eux aussi liront l’article). Ils nous égayaient de leur bonne humeur et leur humour respectifs.

 Avec une ambiance quelque peu musicale (chants dans le fond du bus), ce 1er jour fut à la hauteur de nos espérances et nous sommes pressés de connaître la suite de cette aventure !

Un grand merci à Monsieur le Proviseur d’avoir accepté le principe de ce voyage et d’avoir accordé une participation financière par le lycée.

Claire Licour et Hugo Roche

 


 

La demeure d’Aragon et d’Elsa Triolet

Maison TrioletNous nous sommes rendus dans la maison des écrivains et poètes du 20ème siècle, Aragon et Elsa Triolet.

Dans un premier temps, nous avons participé à un atelier d’écriture, activité qui nous a permis d’ouvrir notre esprit et de nous initier à la poésie. Nous avons expérimenté différentes méthodes d’écriture (abordées en cours de français), typiques du surréalisme, comme «  le cadavre exquis ». Nous avons été agréablement surprises par cette animation.

Elle a été suivie d’une visite où nous avons pu découvrir leur demeure. Une visite très pertinente et enrichissante. Le parc entourant la maison, possède de nombreuses œuvres artistiques selon la volonté d’Aragon qui a légué sa demeure à l’Etat pour que la mémoire du couple perdure dans le temps.

Florine Leewerck et Elia Gens

 


 

Une lettre d’un soldat canadien pendant la Bataille de la Somme en 1916.

 Ma très chère Sœur Sophie,

Cela fait quelques semaines que je ne t’ai pas donné de nouvelles.

J’ai de plus en plus de mal à porter mon uniforme kaki, la peur me noue l’estomac. Depuis cinq jours, mes oreilles n’entendent que la musique des canons. Mon cœur bat au rythme des bombardements. Ce bruit assourdissant est devenu notre quotidien.

Il s’ajoute maintenant aux rats, aux poux et à la boue. Imagine Sophie, vivre avec des rats qui se nourrissent de ce qu’ils trouvent, y compris de la chair de mes compagnons. Imagine Sophie, les démangeaisons qui t’amènent à te gratter jusqu’au sang. En plus deux centimètres de crasse recouvrent ma peau, si tu me voyais tu ne me reconnaitrais pas !

cimetière britanniqueIl y a quelques jours le 1er juillet, nous avons lancé avec nos amis anglais une grande attaque sur la Somme. Nous avons attendu le coup de sifflet strident qui nous a annoncé qu’il était temps de courir à la mort. Les combats ont été aussi difficiles que vains. L’explosion de la mine souterraine n’a fait qu’engendrer une diversion mineure puisque les Allemands semblaient préparés à notre attaque. Les retombées de l’explosion avaient à peine disparu que la première vague de soldats s’est élancée. La riposte allemande ne s’est pas fait attendre et c’est sous une pluie de balles, que mes camarades coururent. Nous, canadiens de Terre- Neuve, devions nous élancer le plus rapidement. J’ai avalé une gorgée d’alcool pour me donner du courage. La peur et l’adrénaline se mélangeaient. Lorsque ce fut à nous, soldats de la 2ème vague, je n’en menais pas large. Je puisais en ton souvenir le courage nécessaire pour avancer. Les autres tranchées étaient remplies par des cadavres. Il était impossible d’avancer à couvert depuis notre tranchée. Les balles sifflaient autour de moi. Je courrais le plus vite, incapable de penser à autre chose, la tête complètement vide. Ma course  était accompagnée des explosions, des projections de terre, des cris des blessés agonisants, des larmes... Mon cœur battait tellement fort que j’avais l’impression qu’il finirait par exploser dans ma poitrine. Et l’arbre du danger se rapprochait inexorablement. Cet arbre représentait la ligne où les allemands commençaientt à nous voir et donc pouvaient nous toucher le plus facilement. Un amas de corps gisait à ce point stratégique. Notre régiment, se faisait décimer. Un de mes camarades touché à mort, m’entraîna dans sa chute. Je fus forcé de voir ses grands yeux vides de toute expression. Cette vision  fit monter en moi un sentiment de haine encore inconnu. Mais nous ne pouvions venir à bout des forces allemandes. Ils étaient tous morts. A la vue des nombreux camarades hors de combat, notre officier nous cria de nous replier bien que nous n’avions pas atteint la tranchée adverse.

Parfois Sophie, je me dis que le pire dans la guerre n’est peut être pas de mourir mais de survivre. Ma chère Sophie, ton souvenir est l’étincelle d’espoir dans les ténèbres de la guerre. Je survis dans l’envie de te revoir.

Dans l’attente de tes nouvelles, ton frère adoré James.

Aline Lefebvre et Sarah Vanvincq.