073359« La Loi du marché » est un film français, sorti en 2015 et réalisé par Stéphane Brizé. Le film fut présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 2015 où Vincent Lindon remporta le Prix d'interprétation masculine. Il a également obtenu pour son rôle le César du meilleur acteur.

Le 26 janvier 2016, tous les élèves de première et terminale ES ont assisté à la projection de ce film au cinéma de saint Omer. Une manière de concrétiser, de visualiser, de nombreuses notions rencontrées dans les programmes de SES. Une occasion aussi de débattre, de donner son avis, de critiquer. En voici quelques échantillons.


Le film « La loi du marché » nous raconte l’histoire de Thierry, père de famille et au chômage depuis plus d’un an. Suite au manque de revenus, Thierry va chercher du travail un peu partout afin de satisfaire les besoins de sa famille, dont une aide pour son fils qui est handicapé.

Ce film nous montre la vie de tous les jours de Thierry, chercher un emploi, s’occuper de son fils, se divertir avec sa femme… Il va trouver un emploi d’agent de sécurité dans un supermarché, il va y connaître les bons côtés de l’entreprise (épisode du pot de départ) mais va vite être confronté à un « dilemme moral » car son collègue lui explique qu’il faut licencier du personnel car il n’y a pas eu de départ en retraite.

D’ailleurs, la scène finale du film montre Thierry qui quitte son boulot car il sature de devoir participer au licenciement du personnel.

Ce genre de film n’est pas ce que je préfère mais je conseillerais quand même d’aller le voir car il nous met face à la réalité du travail. J’ai trouvé tous les acteurs réalistes, dans les dialogues mais également physiquement car ces derniers ressemblaient à des gens de tous les jours, pas forcément à des stars hollywoodiennes. Le jeu d’acteur était très bon et j’ai ressenti une charge émotive se dégager car cela peut arriver à tout le monde.

J’ai trouvé le film assez sombre mais très marquant, cela prouve son réalisme et change un peu des « Happy End » qu’on voit habituellement au cinéma. Donc conclusion, ce n’est pas le genre de film que je regarderais tous les jours mais le film en soi est un très bon film.

Nicolas Fombelle, TES


Le film « La loi du marché » traite de la vie de Thierry qui a perdu son emploi depuis plus d’un an. Nous voyons tout son parcours pour retrouver un nouvel emploi. Ce film nous illustre des aspects économiques et sociologiques.

Ainsi, lorsque Thierry passe un entretien d’embauche par Skype, l’employeur lui fait comprendre qu’il occupera un poste moins rémunéré et avec moins de responsabilités. Cet extrait nous présente un déclassement social : si Thierry acquérait ce poste il ferait face à une mobilité sociale descendante.

Ce film nous présente également à plusieurs reprises les notions d’Albert Hirschman : « exit », « voice » et « loyalty ». « Voice » est tout d’abord présenté lorsque Thierry est au café avec des anciens collègues et qu’il dit qu’il a participé à des manifestations dans son ancienne usine contre les licenciements. Vient ensuite « loyalty » lorsqu’il laisse son patron renvoyer une caissière sans rien dire. Et enfin « exit » lorsqu’à la fin du film, il décide de partir car il est outré par le fait de renvoyer des caissières pour des délits mineurs sans avertissement préalable.

Flavie Buisine, TES


La loi du marché ou la loi de la jungle ?

Ce film m'a laissé une impression mitigée. Tout d'abord, la réalisation jugée " brillante" par les juges du festival de Cannes ne m'a pas semblé aussi exceptionnelle, car certaines scènes auraient pu être coupées sans que l'histoire en soit impactée. Mais c'est surtout sur le fond que le film m'a révolté, car c'est un drame très noir où Mr Brizé nous dépeint un monde du travail semblable à la "loi de la jungle": seul le plus fort, le "sans-pitié" s'en sort. Cette impression est restée tout le long du film, et je me suis dit que ce Thierry n'avait vraiment pas de chance. Par exemple, il doit vendre son mobile-Home, c'est une scène assez longue d'ailleurs, car l'acheteur discute pour 100 euros alors que la scène nous laisse bien entendre que Thierry a de gros problèmes d'argent. En second lieu, Thierry a un fils handicapé, et malgré tous ses efforts, le pauvre doit donc prendre en compte le handicap de son fils, ce qui l'oblige à faire des crédits. De plus, son emploi lui a donné d'énormes chocs moraux, notamment au moment où il interpelle une personne âgée qui a « oublié » de payer un article. Comment peut-on envoyer une personne honnête au commissariat pour une pauvre tranche de viande ? Le film me donne donc une image révoltante du monde du travail, et même de la vie en général.

Une image de haine, où l'amour propre n'existe pas, et où seul celui sans morale survit. Evidemment, après le visionnage, je ne souhaitais absolument pas rejoindre le marché du travail, de peur de me retrouver dans la même situation de ce pauvre homme.

Mais en y réfléchissant plus longuement, j'ai pensé à un autre raisonnement: et si au fond, le film nous montrait que, dans la vie, il faut se battre? C'est vrai au fond que Thierry, malgré ses difficultés, parvient grâce à sa famille à garder son emploi, à obtenir une place dans une école pour son fils, qui se battra également pour garder cette place, et il réussit même à refaire surface économiquement parlant. Et si le film nous disait qu'il fallait être fort moralement pour s'en sortir? Une hypothèse personnelle.

Brizé pointe donc du doigt les difficultés de certaines personnes afin de trouver un emploi, et il nous dépeint un monde horrible, mais malheureusement réel. Il nous montre à quel point chaque détail peut faire basculer une vie.

Je ne conseille donc pas ce film, car il pourrait aisément attrister une bonne partie du public. C'est un film très sombre, et ce n'est pas ma tasse de thé, je peux vous dire que nombre de mes camarades n'osaient plus parler après le visionnage. Moi et mes collègues remercions d'ailleurs nos professeurs de Sciences Economiques et Sociales, ainsi que les professeurs accompagnants, pour cette après-midi qui s'est malgré tout déroulée dans le plus grand des professionnalismes.

Leicht Arthur, élève de 1ere ES2